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Le private equity (société non cotées) : Un secteur oublié par les épargnants, et pourtant essentiel !

Investissement private equity société non cotées
Sommaire

Les Français ont des stratégies d’investissement qui sont vraiment loin de l’optimum :

  • Une part excessive investie en immobilier physique (résidence principale).
  • Une part insuffisante investie en produits financiers qui offrent pourtant une meilleure liquidité et de meilleurs rendements.
  • Parmi la part investie en épargne financière, les actions ne représentent que 30% de celle-ci (voir ce point de l’Insee), le reste étant en produits de taux à rendements dérisoires, donc inefficaces pour construire son indépendance financière.
  • Si on zoome sur ces 30%, plus de la moitié est de la détention via de l’assurance-vie. L’assurance-vie n’est pas du tout « mauvaise » en soi, c’est juste une enveloppe avec laquelle on peut faire de très bonnes choses, et d’autres nettement moins bonnes. Le souci est qu’une immense majorité des fonds assurance-vie placés en actions le sont sur des placements « bateaux » : grosses capitalisations, produits corrélés aux grands indices. Et ces placements ne sont pas les plus performants sur le long terme.
  • Sur la part restante, seule une petite partie sera investie en petites / moyennes capitalisations. Et une part encore plus infime le sera en actions de sociétés non cotées.

Le résultat de ces choix : l’immense majorité des ménages français va accepter passivement de subir des rendements qui sont aujourd’hui inférieurs à l’inflation. Et pourtant les données biologiques de l’être humain restent immuables et fixées par notre génétique : si vous voulez profiter de votre épargne à un âge raisonnable (l’espérance de vie en bonne santé étant en moyenne inférieure à 70 ans), vous devez viser des rendements supérieurs à 10% (si possible 12 à 15%), et prendre pour cela les risques nécessaires sur le long terme, à moins d’avoir dès le départ une fortune importante.

Faute de quoi vous ne ferez que dépendre de ce que l’état voudra bien vous donner (si jamais il en est capable) comme retraite, à un âge de plus en plus tardif.

Sur le sujet des rendements et des performances, les données européennes sont formelles : plus on investit dans des entreprises de petite taille, plus les rendements sont élevés (à condition évidemment d’avoir un processus de sélection correct).

Ce graphique issu de cet article de JP Morgan est particulièrement explicite :

Rendements totaux cumulés (septembre 2009 à octobre 2019) Europe États-Unis

  • Le MSCI Europe (courbe verte) est l’indice des grosses capitalisations boursières européennes.
  • Le MSCI Europe small cap celui des petites ou moyennes capitalisations.
  • Et la courbe en pointillé montre les résultats moyens des placements en private equity (donc en général encore plus petites).

 

Si vous voulez aller plus loin, vous pourrez parcourir cette étude de l’association France Invest.
Elle explique que la performance moyenne sur 15 ans du CAC40 a été de 3% (dividendes réinvestis). Alors que celle des fonds de private equity a atteint 12,4%.

La raison de ces différences de performance est simple à comprendre : plus une société a une taille importante, plus elle a conquis une grande part de son marché potentiel et plus il lui est difficile de croître (la planète étant un espace fini comme vous le savez). Et plus elle est petite, plus il lui sera facile de conquérir des marchés (si elle est performante et innovante bien entendu).

Prenez par exemple Google : c’est une entreprise en excellente santé, mais elle a déjà conquis une grande partie de son marché potentiel.

Le taux de croissance moyen (annualisé) de son chiffre d’affaires sur dix ans était de 160% en 2007, 59% en 2012, 23% en 2016 et 19,9% aujourd’hui. C’est encore excellent mais il baissera pour s’aligner au final sur celui du marché publicitaire (l’essentiel des ressources de google), donc sur la croissance moyenne mondiale. Avec le risque de voir une technologie autre détrôner un jour le monopole de Google.

Vous avez certainement entendu parler de chat GPT. Ce type de technologies est clairement un concurrent potentiel de Google.

 

Rendements moyens du private equity français sur 15 ans :

Rendements moyens du private equity français sur 15 ans

impact sur votre épargne de ces différences de rendement

Pour que vous compreniez mieux l’impact sur votre épargne de ces différences de rendement :

  • Si vous aviez placé 50 000€ pendant 15 ans sur le CAC avec un rendement annualisé de 3%, vous auriez fin 2021 environ 78 000€.
  • Si vous aviez placé 50 000€ pendant 15 ans dans un fond moyen en private equity avec un rendement annualisé de 12,4%, vous auriez environ 289 000€ !

Donc il me semble vraiment intéressant et même indispensable d’intégrer le private equity dans une stratégie efficace de construction à long terme de votre patrimoine !

Mais il est temps à présent de définir ce qu’est le « private equity » si ce terme est un peu mystérieux pour vous, parce que je ne l’ai pas encore fait.

Le private equity (connu aussi sous le nom français de capital-risque) consiste à acheter des parts de capital de sociétés non cotées en bourse : vous investissez alors soit dans des start-ups innovantes (capital innovation), soit dans le développement de sociétés déjà rentables et au stade commercial pour accompagner leur croissance (capital développement), soit parfois au moment de la transmission et de la vente d’une société.

Mais comment faire ?

Vous avez trois grandes options qui s’offrent à vous :

Option 1 : En direct

Si vous connaissez des entrepreneurs ayant un projet qui vous intéresse, et des besoins financiers pour leur développement, vous pouvez discuter avec eux d’une prise de participation. Cela demande en général des fonds importants et une bonne capacité à évaluer le projet d’entreprise. L’inconvénient sera l’absence de diversification (vous investissez dans une seule, ou un nombre très limité, de sociétés) qui accroîtra le risque que vous prendrez. Mais si vous avez les compétences pour, pourquoi pas !

Option 2 : Investir dans des fonds spécialisés.

Le mot clé à connaître pour cela est « FCPR » (fonds commun en placement à risque). Les tickets d’entrée pour ces FCPR sont souvent élevés (> 100 000€ ou > 250 000€), ce qui en limite malheureusement l’accès à des patrimoines financiers plus petits. Mais à présent on commence à trouver de plus en plus de possibilités d’investissement pour des montants plus réduits et le secteur se démocratise.

Votre conseiller à la Financière Investissement suit ce type de placements et pourra certainement vous conseiller et vous proposer des solutions performantes en FCPR et en capital développement si ce type de placement vous intéresse.

Je vous recommande par contre fortement (sauf situation ou besoins fiscaux très spécifiques) de rester à l’écart d’une catégorie bien précise de private equity : les FCPI et les FIP.

Ces placements supposés « innovants » et bénéficiant d’une carotte fiscale importante ne sont pas du tout à la hauteur des attentes qu’on serait en droit d’avoir vu le risque pris (start-ups au début de leur développement).

Leurs performances moyennes sont négatives hors fiscalité, et à peine positives une fois la fiscalité prise en compte. Seule une infime minorité de fonds parvient à dégager des performances élevés (plus de 10% par an). La faute aux frais de gestion excessifs et aux contraintes législatives qui obligent à un investissement trop rapide des fonds récoltés, donc sur des projets de moindre qualité.

impact de la fiscalité sur le rendement de diverses classes d'actifs par mode de détention

Source du graphique : cour des comptes

 

Option 3 : Investir dans des sociétés cotées en bourse, dont l’activité est le private equity.

Ces sociétés ont à leur création levé des fonds en bourse pour développer une activité de private equity et continuent à présent leur activité, en investissant aux cotés d’entreprises en phase de développement. L’une de mes préférées est l’IDI que vous pouvez acheter sur le marché français avec le code Isin : FR 0000051393.
Elle exerce cette activité depuis plus de 30 ans avec un taux de rendement annualisé moyen (dividendes réinvestis) d’environ 15%.

L’IDI dispose d’un portefeuille de participations qui a l’avantage d’être très diversifié et multi-secteurs, vous pouvez le consulter sur le site de la société. Elle développe également une activité complémentaire de gestion de fonds pour compte de tiers, et les dirigeants ont prouvé depuis plusieurs décennie leur capacité à trouver d’excellents dossiers.

Vous pouvez constater la création de valeur d’IDI sur ce graphique (source : Alpha Value) :

création de valeur d’IDI

Un autre avantage avec l’IDI est qu’on a actuellement une décote par rapport à l’actif net de la société (le cours est aux environs de 58€, la valeur nette de dette du patrimoine d’IDI est à 89,4€ par action), et qu’il n’y a aucune contrainte de durée de détention et de liquidité ou de ticket d’entrée élevé, contrairement à un FCPR qui demande en général une durée de détention de dix ans : vous achetez et vendez quand vous le souhaitez, comme pour toute action.

Si vous choisissez cette solution, n’oubliez pas que le private equity, même avec de très bons gérants, reste un secteur très cyclique : en cas de récession, le cours de ces sociétés plonge parfois fortement, même si c’est temporaire. Le cours d’IDI a ainsi été divisé par plus de deux lors de la crise de 2008…pour se reprendre rapidement ensuite !

Pour lisser ces effets de variations de cycle, il peut être intéressant d’investir en « dollar cost average » : vous achetez une somme fixe chaque trimestre de votre action, ainsi vous éviterez d’acheter toute votre ligne au mauvais moment, et profiterez des performances de long terme.

Dans tous les cas, ce type de placement qui est un placement à risque et à volatilité élevée est clairement destiné aux durées de détention longues (plus de cinq ans de préférence).

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